Paratexte
Journal de documentation. |
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La Nouvelle-Calédonie est un territiore français depuis 150 ans. Retour sur une histoire parfois difficille entre le peuple originel de l’archipel, les Kanaks, et les descendants de colons, les Caldoches. La France colonise
la Nouvelle-Calédonie Napoléon III donne l’ordre à plusieurs navires de guerre de prendre possession de la Nouvelle-Calédonie. A son service, l’amiral Febvrier-Despointes débarque le 24 septembre 1853, à l’extrême nord de la Grande Terre, à Balade, sur la colline Umbeip. Rassuré par l’absence de résistance des populations kanaks, il laisse le soin à son capitaine de vaisseau, Tardy de Montravel, d’investir la totalité de l’île. Quelques années plus tard, les 43 colons répartis sur 850 hectares, lui donnent un statut. La Nouvelle-Calédonie est déclarée colonie française en 1860 et les indigènes deviennent alors des sujets de l’Empire, après avoir vaillamment résistés aux militaires français. Les explorateurs
Les missionnaires chrétiens tentèrent, quant à eux, de convertir les peuples indigènes. Mais, souvent ignorants des Cultures et des langues locales, ils rencontraient des difficultés dans leur mission. Quant aux Kanaks, ils se révoltaient régulièrement face à la menace d’une évangélisation forcée. Un peuple, une
Terre Sur les six îles principales qui composent l’archipel, la plupart des villages sont développés autour de l’horticulture classique, à proximité des zones littorales, et de l’horticulture sur brûlis dans les vallées et les montagnes. Une Culture vieille
de 2000 ans Première colonisation,
premières résistances D’août à septembre, les positions françaises -missions catholiques et postes militaires- sont régulièrement attaqués et incendiés. Là encore, la résistance est vaincue, des villages sont brûlés, des plantations détruites et les meneurs poursuivis sans relâche. « La Terre n’appartient
pas à l’Homme » La Terre, source
de vie Les éléments de la nature font partie de lui. Pour exemple, le gros bois de l’arbre représente le corps de l’homme tandis que l’écorce en est la peau. L’igname et le taro ne sont pas seulement considérés comme des plantes tropicales, à la base de la plupart des plats kanaks, mais aussi comme les symboles de la continuité de l’espèce chez les hommes et de la fécondation chez les femmes. Les rites de la
vie La terre est une religion mais aussi une histoire, celle de l’identité kanak. Chaque clan a inscrit son humanité dans la terre. Dans la conscience kanake, les sols ne peuvent jamais être vendus, ils sont transmis par le père de génération en génération. La terre désigne aussi le lieu de repos des ancêtres. Les mythes et les légendes se construisent autour de ce lien indéfectible. La violence des
colons A diverses reprises, l’armée chasse purement et simplement les Kanaks de leurs terres et de leurs villages pour les attribuer aux bagnards libérés et autres colons. Ces méthodes brutales provoquent alors une révolte générale qui durera sept mois en 1878. Attaï, grand chef de Komalé, devient l’âme et le symbole de tous les insurgés dont la lutte échoue dans un bain de sang. 5% de la population kanak disparaît alors sous les balles des colons. Le nickel L’immigration Fort de ces nouvelles sources de richesses, auxquelles s’ajoute également la culture du café, le gouverneur Feuillet supprime le bagne, tandis que les Kanaks se voient systématiquement parqués dans des réserves indigènes. Un combat sans
fin Les guerres mondiales
Ces deux populations défendent des intérêts différents et les tensions se font de plus en plus palpables. Les loyalistes, tels qu’ils se définissent eux, mêmes, désirent rester attachés à la France tandis que les indépendantistes revendiquent une « Kanaky » libre, débarrassée des colons. L’état d’urgence
de 1984 La crise entre l’Etat français et les indépendantistes s’accentue et, au printemps 1988, une poignée d’indépendantistes prennent 27 gendarmes en otage sur l’île d’Ouvéa. Echec encore, qui se solde par la mort de quatre gendarmes, deux militaires et dix-neuf indépendantistes. Cet événement marque profondément les esprits et les Kanaks assassinés deviennent l’emblème d’un combat sans fin. L’assassinat de
Jean-Marie Tjibaou Les accords Matignon
Au delà de la représentation politique, l’identité kanake se voit officiellement reconnue tandis que les acteurs du secteur économique et social s’engagent à les intégrer à son développement, notamment grâce à la formation. Quant au combat pour l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, il semble stagner. Exploitation des
minerais Dans ces circonstances, la commémoration de la prise de possession de l’île par la France, il y a plus d’un siècle, renvoie inévitablement aux clivages qui divisent encore aujourd’hui, Caldoches et Kanaks. Les Accords de
Nouméa Une identité confisquée
La décolonisation apparaît aujourd’hui comme le moyen de refonder un lien social durable entre les communautés qui vivent aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, en permettant au peuple kanak d’établir avec la France des relations nouvelles correspondant aux réalités de notre temps. Quant au Conseil national des droits du peuple autochtone de Nouvelle-Calédonie il déclarait lui aussi le 23 août 2002 : "Son droit sur l’espace et le patrimoine naturel de Kanaky (Nouvelle-Calédonie)". Timothy Mirthil le 26 septembre 2003
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